Folio 329r

S’enssuyt ung petit traitté des loue[n]ges de vierge Marie et de son precieux nom.

Supposé cela que nous avons escript en bref et declaré touchant lez louenges de tres precieux, tres sacré, et tres digne nom du doulx Jhesus, reste deduyre en lumyere et declarer aulcunes devotes louenges et consolations du tres precieux nom de Marie. ‘O Marie tres venerable’, dit sainct Augustin, ‘que ton nom est doux, piteux, puissant, et fructueux’! O que c’est ung

Folio 329v nom merveilleux, grant et plain de sacremens et divins misteres! C’est ung nom conposé en la predestination de Dieu devant que ciel et terre fussent crees, lequel a esté imposé de Dieu decentement et convenablement a une tres noble et tres digne personne; la proprieté et vray effect d’icelle par la congnoissance duquel nom le salut du monde et la gloyre du ciel est declaree et demonstree.* Something is perhaps missing in this last clause. Maria est ung nom dit amari qui est a dire la mer, car ainssy que en la mer tous fleuves courent et affluent, aussy par semblable en Marie toutes sortes de graces et vertus sont et habondent. De quoy parle le saige en son Ecclesiatique: ‘tous fleuves’, dit il, ‘entrent en la mer, et la mer ne redonde point’. Come s’il disoit, Maria a eu toute plenitude de grace, et toutesfois la rive de humilité contenante icelle grace n’a poi[n]t esté excedee ne surmontee par elation d’orgueil.

Ou elle est ditte mer Folio 330r pourtant que tous fleuves entrent en icelle, c’est a dire que tesmoignages de sainctes escriptures infinis et innumerables commencent a Marie, desquelz aulcuns en bef nous deduyrons. Certainement elle est figuree a ceste belle et premiere lumyere, de quoy il est dit: Fiat lux, de laquelle le corps du vray soleil, le doulx Jhesus, a esté formé et conposé. Et est dit aprés au texte de Genese que quant Dieu vit que la lumiere estoit bonne, il la divisa des tenebres. La lumyere, proprement c’est Marie, car nonobstant qu’elle ne soit point la lumiere incree et qui hapentre toutes choses, toutesfois c’est la vraye et parfaicte lumiere sur toutes creatures, enlumynee d’icelle lumiere incree, car elle a eu excellence de lumiere, de grace, et de gloire plus que toutes aultres creatures, laquelle Dieu a divisee et recluse des tenebres quant il l’a voulue preserver de tout peché originel, Folio 330vveniel, et mortel. Maria aussi est ditte ung paradis renpli de tous delices et de toute delectation, là où le nouveau Adam (qui est le doulx Jhesus) a demeure et prains tous ces delices.

Ou elle est ditte paradis car d’elle est nasqui le doulx Jesus qui est en ce monde et en l’autre nostre paradis, car c’est nostre joye, nostre doulceur et nostre consollation, et finablement sera nostre par gloire eternelle. Car en luy consiste beatitude et consummation de tout bien, qui est paradis. Et pourtant dit le sage aux Cantique[s]: Emissiones tue paradisus. Cela qui est sorti de son precieux ventre, ung paradis, ce sont lez fruitz tres delectables du doulx Jesus, procedans ainssy que nous avons declairé au traitté de Jhesus.

Item, c’est l’arche d’aliance des enffens d’Israel, toute doree de fin or dedans et dehors, car toute pure et toute necte elle a esté et de Folio 331r corps et de ame. Elle est bien appellee l’arche d’alience et de paix, car en son ventre precieux a esté faitte l’alience et la paix entre Dieu et nature humaine, quant en signe de paix insoluble deux natures contraires -- c’est la divinité et l’humanité -- ont esté unies et acordee ensambles en ung mesmes supost, qui est la personne du doulx Jesus. En ycelle estoit une fiole d’or qui signifie Jhesu Crist en Marie. La manne du ciel dedans ceste fiole signifie la divinité du doulx Jesus chachee en icelle fiole d’or qui est l’humanité. Car le doulx Jesus est Dieu et homme en une persone et pourtant il est ung, non pas deux. La verge de Aaron qui estoit en l’arche signifie en Marie l’auctorité et puissance qu’elle a de nous deffendre contre l’ennemy d’enffer. Les deulx tables de Moyse qui estoient signefient que nostre tres doulce mere Marie est nostre maistraisse Folio 331v pour nous enseigner a aymer Dieu et nostre prochain, aussi pour congnoistre et regardé continuellement au livre de nostre entendement sa justice et sa misericorde.

Item, c’est la noble Sarra, princesse des hommes et des anges qui ha alaitté son filz Ysaac, qui est interpreté le rys de joye eternelle, qui est le doulx Jhesus.

Item, c’est Rebeca, saige, qui de sa cruche de sa chasteté, purité, et perfaicte sanctité a abruvé non seulement Eliezer, qui signifie les benoistz anges, mais aussi lez hommes et les cameaulx qui sont les pecheurs tous bossus par peché ainssi que les cameaulx.

Item, c’est Rachel, la tres belle et tres parfaicte en beauté de doulceur, de charité, et de contemplation. De la beauté de laquelle a esté ravy par amour le nouble Jacob, Jhesu Crist. De quoy dit David: Elegit hereditatem suam specie[m] Jacob quam dilexit. Et en ung aultre

Folio 176rlieu dit: Et concupivit rex decorem tuum.

Item, c’est Marie, la seur de Moyse, jouante de tous instrumens musiques, par l’armonie de laquelle nous sommes incitez a toute joye, et imbues et arrousez en nos consciences de toutes consollations spirituelles et divines. Ou elle est ainssy figuree affin que a l’exemple de la chasteté et pureté d’icelle nous timpanisons par austerité et maceration de nos corps pour causer en nos ames l’armonie de chasteté et pureté qui sont lez delices de nostre espoux, le doulx Jesus.

Item, c’est Delbora, la noble et humple prophette, qui est interpretee mouche a miel, par le moyen de laquelle Tisara [i.e. Sisera], qui est le dyable nostre ennemy mortel, a esté surmonté.

Nostre tres doulce mere, la tres digne et glorieuse vierge Marie pourroit estre conparee a plusieurs aultres sainctes et devotes femmes, mais pour eviter prolixité nous passerons Folio 176v oultre. Car comme dit sainct Hierasme: ‘sy tu pensens diligentement et regardes subtillement et affectueussement l’excellence de Marie, il n’y a bonté en creature qui soit au monde -- ne grace ne vertu, ne ayde ne conseil, ne plaisir ne consollation ne doulceur -- qui ne soit en Marie parffaictement’. Je dis daventage -- pour tousjours enfflanber noz voulentes et enluminé noz entendemens a aymer, servi[r], et louer la doulce mere Marie -- qu’elle est conparee a l’eschelle de Jacob per laquelle le doulx Jesus est descendu en ce monde, et par le moyen de laquelle tous les jours il descent avecques nous par grace pour nous pardonner noz peches. Aussi, nous montons a luy par l’eschelle qui est la doulce mere Marie par vraye charité et amour, et monterons finablement par gloyre.

Item, c’est la nacelle de jong là où fut mys le petit Moyse, qui est le doulx Jesus, lequel Folio 177ra esté exposé aux eaux de tribulation jusque a la mort. De quoy, dit David en la personne du doulx Jhesus: Salvum me fac, Deus, [quoniam] intraverunt aque etc. ‘Saulve moy, mon Dieu, car lez eauez de tribulation ont entré jusque a mon ame’. Et puis il dit: Infixus sum in limo profundi.

Item, c’est le bysson que Moyse vist ardre sans ce consommer. Car la tres doulce mere a conceu et enffanté le doulx Jhesus sans quelque lesion ne corruption de sa virginité, laquelle doulce vierge art et brusle par le feu de charité.

Item, c’est la verge de Moyse qui devora lez serpans dez magiciens de Pharaon. Car par la doulce mere Marie nous avo[n]s victoire contre les sugestions de l’enemy. C’est aussi davantage ycelle verge de Moyse par [la]quelle est divisee la mer de toute amaritude mondaine et tribulation, affin que lez enffans d’Israel (qui sont les chrestiens) puissent passer surement pour eviter la fureur de Pharaon (qui est l’ennemy d’enffer) et parvenir au rivage de stabilité de consience Folio 177vper grace, et finablement estre conduis a la terre de promission (qui est paradis). Aussy, moyennant ceste verge, Moyse (qui est le doulx Jhesus) frape contre la pierre du desert, et incontinent l’eaue de conpunction et contrition sort habondament, de quoy est abruvé l’ame pecherresse.

Item, c’est la verge de Aaron laquelle sans semence et sans racine florist et porta fruit. Car la doulce vierge Marie sans macule et sans estre touchee corporellement produyst la fleur et fruit de vie, le doulx Jhesus -- qui est dit fleur par beaulté qui consiste en la clere vision, et fruit par le goust de sa divine fruyction et interminable pocession.

Item, c’est la verge tousjours vigilante que Hieremie veit par esperit de prophetie. Car la doulce mere Marie par piteusse conpassion et affection et solicitude veille tousjours pour nous garder, subvenir, et ayder, et a tous ces vrays serviteurs et amys. Et est a noter Folio 178rque non pas sans cause la gloirieuse vierge Marie est conparee a ugne verge, car elle est gresle par humilité, droitte par sublimité et perfection de vie et de merites, et singulierement par charité incomparable, ounye ou plaine par inmunité de peché, plexible per pitié et conpassion, eslevee per continuelle contemplation des choses celestes. Il est doncques tout certain, et peult le bien conclure par lez figures et tesmoignages de la saincte escripture qui sont apropriez et atribuez a yceluy precieux non Maria, que c’est la grant mer spacieuse en laquelle plusieurs reptibles (qui sont les pouvres pecheurs) sont preservez et gardez de perdition.

Certainement, c’est une abysme inperscrutable de laquelle la dignité est sy grande et excellente a tous que on ne saroit dire ne le pencer, et pourtant tous s’efforcent de la louer et magnifier. Et sy ne se pevent saouler, et non sans cause, car c’est le joye des anges, le desir Folio 178vdez patriarchez, l’esperit dez prophetez, l’exemple dez apostres, la confession et constance des martirs, la meditation et contemplation dez confesseurs, l’humilité et la pureté dez vierges, la louenge et exaltation de tous les justes et glorieux sainctz, le refuge dez povres pecheurs, la dame et la maistresse de toutes creatures, la royne des cielz. Voire et davantage, pour tiltre de toute excellence, c’est la mere du roy de gloire, createur de toutes choses, laquelle n’est point divisee de la puissance de son cher enffant, le doulx Jhesus, mais comme mere de Dieu regne et domine avecques luy en toutes choses, aultant qu’il est licite et convenable et permys par la puissance, sapience, et bonté infinie de Dieu, et sur tous les sainctz qui sont en paradis. Il est doncques impossible, comme dit sainct Augustin, se tous noz menbres estoient muez en langues que nous peussions la loue[r] suffisamment, car elle est plus haulte que le ciel et plus profonde que la terre.

Toutesfois pour l’honneur et pour l’amour Folio 179rd’icelle tres digne et tres doulce vierge, nous dirons encores aulcunnes louenges du precieux nom de Maria, en tirant et exerpant du petit tendre ongle de nostre entendement quelques sentences de la saincte escripture comme du ventre de la balaine. Or dit sainct Bernard que c’est ung nom doulx que Maria et delectable, conparé aux precieuses espicez, le[s]quelles tant plus sont broyees, et tant plus fleurent bon. Aussy, semblablement, le doulx nom de Maria devotement broyé par continuelle recordation au mortier de nostre memoyre rent une doulceur et suavité inestimable en nostre coeur, tellement qu’il est embasmé du bel amour de la tres doulce vierge Marie. O que c’est ung nom gracieux, glorieux, et merveilleux, lequel tant plus est nommé, plus il consolle et resjouist la conpaignee des justes! Et en la bouche des pecheurs, il les inscite a humilité et congnoissance de leurs peches, et finablement a penitence. Qui est celuy si malheureux qui Folio 179vn’a acoustumer de noumer Marie et tousjours l’avoir an sa bouche, en tous ces affaires, tribulations et adversites, exortations, doctrines et consollations, et autres negoces quelco[n]ques, ces doulx beaux nons, Jhesus et Maria?

Mais pour perseverer en la dedution de beau nom Maria, si est ainssy comme l’on dit que les femmes des Juifz au denger d’enfanter sont contraintes de nommer le doulx nom de Maria ou ilz ne pourroient eviter la mort. Qui est celuy de chrestiens qui ozera estre negligent de nommer ce doux nom, Maria, en tous ces affaires, perilz, et dangers? Qui est celuy, s’il ha peur, qui ne crie incontinent: ‘doulce vierge Marie’, s’il est en danger d’aversité ou tribulation? S’il veult demander a Dieu pardon de ces pechez, incontinent il apelle Marie en son ayde pour son refuge et vray secours. Il nous fault doncques interpreter ce beau et doulx nom de Maria affin de sentyr en noz coeurs la doulceur et suavité procedante de la vertu latente Folio 180rd’iceluy tres digne et tres glorieux nom.

Ce doulx nom, Maria, est interpreté en trois manieres qui sont domina, illuminatrix, et stella maris, c’est a dire, dame, enluminaresse, et estoille de mer. Premierement, nous l’appellons nostre dame et maistresse par prerogatif special de merite et privilege de justice. Secondement, nous l’appellons e[n]luminaresse par exemple de sanctité et, tiercement, estoille de mer par excellence de puissance; ou aultrement dame par dignité, enluminaresse par equité, estoille de mer par conpassion; dame par ce qu’elle inpetre pardon a cez serviteurs, enlumineresse pour ce qu’elle rent graces, estoille de mer pour ce qu’elle lez conduyt en leur pays celeste.

Mais venons a perticulierement declarer ce que generallement avons proposé. Maria, proprement est interpretee ‘dame’, laquelle interpretation convient proprement au privilege d’icelle tres noble dame et tres glorieuse vierge. Folio 180vCar elle est dame d’elle mesmes, dame de nous, dame du monde, dame dez cielz, et dame dez anges; dame de soy par justice, dame de nous per clemence de grace, dame du monde par puissence, dame dez cielz car elle en est royne, dame dez anges car il s’enssuyt bien si elle est mere du createur dez anges et royne dez cielz et espouse du roy qu’elle est dame d’iceulx anges. Elle est doncques de non et de effaict veritablement ditte dame et maistresse, car il n’est riens aprés Dieu sy hault, si puissant, ne si noble que la royne du ciel et l’espouse du roy eternel. De laquelle parle David: Astitit regina a dextris tuis. Il est bien dit que ycelle noble royne est mise a la dextre du roy des roys car est avironnee de gloire en paradis.

Ceste tres doulce vierge et tres benoiste dame estoit bien figuree par la belle et noble royne Hester, car ainssi qu’elle aconplissoit tout ce qu’elle vouloit au royaulme de Assuereus, et tout ce qu’elle demendoit, elle l’impetroit envers le roy; Folio 181rainssy est la noble royne et tres puissante dame Marie au royaulme eternel du doulz Jhesus. Hester delivra le peuple de Dieu jugé a mort; aussy, par le moyen de Marie le doulx Jesus a delivré nature humainne condamnee a mort eternelle. Hester estoit acreables devant toutes femmes au roy Assuerus; et Marie, non seulement devant toutes fammes mais devant toutes creatures, a esté au doulx Jhesus agreable.

Item, Marie pourtant est appellee ‘dame’ car elle cause terreur et sy espovante lez maulvais esperitz et confont leur mallice et puissance. De quoy il est dit aux Cantiques: Terribilis ut castrorum aciez ordinata. Elle est terrible, ainssy que dit le doulx Jhesus son espoux, comme une bataille de gens d’armes bien ordonnee pour assaillir ces ennemys. Et pourtant elle est propement figuree par la noble dame Judich, laquelle coupa la teste du faulx tirant, Holofernes, et delivra le peuple estant Folio 181ven peril de mort. Nostre tres noble et tres puissa[n]te dame Marie a ronpu et brisé la teste qui est la puissance du grant tirant, nostre ennemy mortel, le diable d’enfer. De quoy dit David: In convertando Dominus innimicum meum retrorsum. Marie est doncques ditte notamment dame de la terre, car elle garde et delivre par sa puissance cez serviteurs de la main de ces adversaires. Ceux qui la servent devotement et requierent son ayde le congnoissent par experience. Le bon sainct Basille, serviteur d’icelle, le scet et le congnoist par experience, lequell elle ressuscita; et Julien l’Apostat, son percecuteur, confondit et mist a mort.

Aussi faict saincte Marie d’Egipte et Theophile qu’elle reforma en la grace du doulx Jhesus; la cité de Costantinable, assiegee de cez ennemis qu’elle delivra, et infinis aultres miracles; ainssy que ung chascun peult savoir, par quoy elle est veritablement appellee dame et maistresse, car elle ha auctorité, force, et puissance a nous gardé. Aussy, Folio 182relle est diligente et benivolente de nous garder, secourir, et ayder en toutes noz adversitez. O glorieuse vierge et tres doulce dame Marie, ayez dominacion sur nous, toy et ton enffant, le doulx Jhesus! Et nonobstant que luy seul justement est appeller seigneur, toutesfois non sans cause tu es appellee ‘dame’, car de ta substance il a prins et formé la robe de son humanité, pourquoy tu es sa mere, son espouse, sa seur, sa fille, et son ancelle.

Secondement, je dis que Maria est interpretee ‘enlumineresse’ et non sans cause. Car si la doulce mere n’est la lumyere qu[i] ha cree et enlumine toutes choses, toutesfois elle ha receu et enclos parfaittement ycelle lumyere. Ne dit on pas que celuy est la lumiere qui porte la lumiere? Le doulx Jhesus, dit le prophete, a esté enluminé en elle ainssy comme la lampe. De quoy parle Salomon, soy esmerveillant de la luminosité et clarté d’icelle glorieuse vierge Marie. ‘Qui est cest tres belle et tres noble Folio 182vvierge’, dit il, ‘qui ce lieve comme l’aube du jour, belle comme la lune, eslue comme le soleil’? La tres glorieuse vierge Marie a esté comme l’aube du jour, soy levant en sa conception, car elle n’a point esté mellee parmy lez tenebres de peché origenel, signifiant ainssy comme l’aube du jour chasse lez tenebres et faict venir le soleil, aussi elle a chassé le[s] tenebres de peché et a esté le moyen et la messagere du soleil de justice qui est le doulx Jhesus. Ou elle est ditte qu’elle se lieve comme l’aube du jour en sa nativité, belle comme la lune en son annunciation, eslue comme le soleil en son assumption.

Item, elle peult estre conparee a l’aube du jour pour plusieurs raisons. Quamt [a] l’aube du jour lez beste souvages se mussent et se retirent, aussi a la venue de la doulce vierge Marie lez malingz esperitz sont chasses et lez ennemys espoventez et effrittez. A l’aube du jour, lez maladez sont allegez de leurs malladiez et par l’ayde de la glorieuse Folio 183rvierge Marie lez temptations, tribulation[s], et adversitez sont mitigeez et renduez facillez a porté. A l’aube du jour, lez ouvriez se lievent de leurs litz pour besongner et, par l’ayde et inspiration de Marie, lez voluptueux et mondai[n]s se lievent du lyt de charnalité et se convertisse a Dieu par continence et chasteté; et a l’exemple et a l’ayde d’elle, lez jeunes filz et fillez honorent et gardent chasteté de corps et de ame en contennant tous plaisirs charnelz.

A l’aube du jour, l’alouette chente et les aultres bons oyseaux. Aussi, par le moyen de Marie chante la teurterelle de contrition, le rossignol de charité et vraye amour de Dieu, et l’alouette de joye et consollation spirituelle. Aussi, a l’aube du jour, la mannne estoit de Dieu donnee et reqeullie des enffans d’Israel au desert; et par lez prie[re]s de Marie, la grace de Dieu nous est departie et distribuee. Icelle glorieuse vierge Marie est doncques viritablement ditte l’aube du jour pour lez raisons susdittes, et speciallement Folio 183v pour ce qu’elle e[s]t le moyen entre son cher enffant le doulx Jhesus (qui est le jour) et le povre pecheur (qui est la nuyt). Et pour ceste cause, quamt le doulx Jhesus fut eslevé en la croix, elle estoit entre luy et aquilon (qui represente lez pecheurs) pour signifier que a jamés elle sera le moyen, le refuge, et protection dez povres pecheurs.

Et pour le declarer par similitude lez histoires recitent que le tygreest une beste merveilleuse, laquelle est difficille a rapaiser quant on la courrouce, si ce n’est que devant elle on represente ung grant miroir. Et incontinent qu’elle voit sa face dedans le miroir, elle s’arreste tout court et prant si grant plaisir et delectation a ce veoir dedans le miroir qu’elle oublie et depose toute sa fureur. Par le tygre est entendu le doulx Jhesus, lequel quant est courroucé et veult pugnir lez pecheurs, si on met devant luy le miroir qui est la tres sacree vierge Marie, il y prent sy grant Folio 332r plaisir et sy grande delectation en voyant son humanité (laquelle il a prinse en elle) que incontinent il est apaisé et oublie toute l’offence du pecheur, et est tout doulx, bening, et traittable. Et pour ceste cause dit sainct Bernad que devant que Dieu fut homme sa benignité et clemence estoit mussee et regnoit toute justice. Mais depuis qu’il a eu pris la robe de nostre humanité et qu’il a esté nostre frere, toute misericorde et toute doulceur nous est presentee, et quelque offence que nous fassions envers luy, par quoy sa justice est provocquee, le mirouer (qui est sa doulce mere Marie) est tousjours entre luy et nous pour le pacifier et nous reconcilier a luy.

De cecy nous avons figure tres n[o]table de la belle et prudente Abigail, laquelle alla a l’encontre de David (qui est le doulx Jhesus), affin qui ne mist point a mort le fol Nabal (qui represente le pecheur). A laquelle dit David: ‘Vive mon Dieu, Folio 332v car ce tu ne fusses bientost venue, il ne fut demeuré cheux Nabat ne beste ne gent’. Et incontinent David fut apaisé et print de la main Abigal tout ce qu’elle avoit aporté pour luy presenter. Quelles chose est il que le doulx Jhesus ne recevast de la main de sa tres digne mere Marie? Tout ce que nous voulons offrir au doulx Jh[esus], presento[n]s luy et le layssons en garde a sa doulce mere. Car tout ce qu’elle luy presante ne luy saroit desplaire, et pourtant enssuyt a l’histoire que David dit a la prudente Abigail: ‘Van t’en en paix. Je exaulce ta priere et sy ai honoré ta face’. Mais il est dit que Abigail n’en dit riens a Nabal jusques au lendemain au matin. Par quoy est a entendre que la glorieuse vierge Marie fait beaucoupt de biens a ces serviteurs sans qu’ilz en saichent riens en ce monde. Mais quant viendra le beau matin de gloire eternelle, elle nous monstrera lez biens et lez gracez qu’elle nous ha faictes en ce monde. Pour conclusion la Folio 333r glorieuse vierge Marie est propement comparee a l’aube du jour.

Je dis aussy qu’elle est comparee a la lune. Car la lune, celon lez philosophes, est une planette la plus prochaine de la terre. Aussi la doulce vierge Marie par une affection specialle de pitié et misericorde est encline de subvenir et ayder lez povres pecheurs qui sont represantez par la terre. Et pourtant dit saint Bernad qu’elle est ditte la royne de misericorde, pourtant qu’elle inpetre misericorde a tous ceulx qu’elle veult, et ainssy qu’elle veult et quant elle veult et aultant qu’elle veult. Et ainssy comme la lune luyst principallement de nuyct, aussy la vierge Marie est ordonnee pour en enluminer lez pecheurs et pour leur inpetrer misericorde.

La lune ne luyst point sans macule, et nonobstant il n’est point indecent que la glorieuse vierge y soit conparee, non pas qu’il soit entendu que la tres sacree vierge ayt eu quelque macule de peché ou corruption de corps, mais seulement une obscurité de Folio 333vdouleur et tribulation tandis qu’elle ha esté en ce monde. Car depuis que son cher enffant, le doulx Jhesus, nasquit jusque a la mort, elle fut en douleur et solicitude, ainssy qu’il luy fut dist de sainct Symeon que le glaive de douleur luy tresperceroit son ame. Car en la passion, lez tourmens et batures luy penetroist sa presieuse ame, et souffroit toutes lez paines de son cher enffant en soy spirituellement. Et d’aultant qu’elle l’aymoit fermement et plus parfaittement que toutes creatures et lez meres du monde ne saroient aymer leurs enffans, aussi cez douleurs et tristessez ont excedé et surmonté toutes leurs douleurs. De quoy parle le sage aux Cantiques en sa personne : Fa[s]ciculus myrre dilectus meus mihi. ‘Mon cher enffant m’a esté ung fardeau de myrre pour l’amaritude et multitude dez douleurs que j’ay endurez le jour de sa passion’. Et nonobstant que son pleur fut converty en joye le jour de sa glorieuse resurrection, ainssy come dit David, toutesfois le jour de sa merveilleuse ascension quant il se separa d’elle Folio 334r corporellement, dit sainct Hierosme, elle fut en grant douleur. Plusieurs aultres raisons pourroient estre donnez comme elle est droittement conparee a la lune, de quoy pour eviter prolixité je me tais.

Finablement, la tres glorieuse vierge Marie est ditte eslue comme le soleil. Car ainssy comme le soleil tout seul a esté cree de Dieu pour enluminer lez aultres planettes et aussi tout le monde, semblablement la glorieuse vierge a esté formee de Dieu pour enluminer lez anges et lez hommes, lez justes et lez pecheurs. De quoy dit sainct Bernad: ‘Oste le soleil du monde, et il n’y ayra plus que onbres’. Et pour ceste c[a]use dit David en la personne du doulx Jhesus, parlant de la glorieuse vierge Marie: Et thronus eius sicut sol in conspectu meo. ‘Mon trosne’, dit le doulx Jhesus, ‘auquel j’ay reposé l’espace de neuf moys, est devant moy luysant comme le soleil. Et ainssy comme la lune qui porte vray tesmoignage que je suis son enffant et que Folio 334v j’ay aconply la redenption de nature humaine, semblablement ainssy que soleil a esté cree de Dieu pour eschaufer la terre et luy donner vertu de produire toutes sortes d’abres et d’herbes et fruitz, aussy la doulce vierge eschaufe lez coeurs dez hommes et dez femmes par bonnes inspirations meritoyres et vertueuse’.

D’avantage, ceulx qui speciallement partic[i]pent l’influence du soleil et ensuyvent la nature sont speculatifz et contemplatifz, et ensuyvent lez choses celestes et contempnent les terriennes. Aussy la doulce vierge a esté entre toutes aultres parfaittes en la vie co[nte]mplative et a contempné lez choses mondaines et terriennes. Et pourtant dit le sage en sa persone aux Cantiques: Leva eius sub capite meo et dextera illius amplexabitur me. ‘La senestre de mon espoux’, dit elle, ‘est soubz ma teste, et il me tient embrassee de sa dextre’. La [senestre] de Dieu sont lez biens temporelz qui sont soubz la pencee et affection de la doulce vierge Marie par contempnement. Mais la dextre sont lez biens celestes et eternelz que continuellement elle contenploit et Folio 335r auxquelz elle aspiroit. Et pour ceste cause elle disoit en yceulx Cantiques: Ego dormio et cor meum vigilat. ‘Je dors et mon coeur veille tousjours. Je dors par affection et solicitude dez biens mondains et delices temporellez, mais mon coeur veille en amour et desir dez biens celestes et eternelz’. Et ai[n]ssy est il de ceulx qui sont touchez et enluminez dez ray[o]ns de celuy soleil tres lumineux qui est la glorieuse vierge Marie. Car quant ilz commencent a gouster la doulceur de l’amour du doulx Jhesus et de sa doulce mere, incontinent ilz commencent a trouvé lez biens et plaisirs mondai[n]s plai[n]s de amaritudes.

Et tant plus ceste doulceur d’amour divin leur plaist, tant plus lez blandissemens et allicemens de la chair, du monde, et de l’ennemy leur desplaisent. Car quant lez plaisirs et desirs spirituelz dominent par ardeur d’amour divi[n], lez plaisirs mondins commence[n]t a refroidir, et finablement par continuation sont quasi estains. Car, dit sainct Augustin, Folio 335v ‘quant l’esperit a son goust parfait et entier par amour divin, la chair demeure confuse et quasi morte’. Et sainct Gregoire dit: ‘quant la pencee et voulenté est sustraitte dez choses terriennes et visibles et qu’elle contemple et regarde lez choses invisibles et celestes, elle est cy enluminee du rayon d’icelles et cy embasmee du goust et de l’odeur qu’elle contempne toutes choses’. Et dit avecques David: Renuit consolari anima mea. ‘Mon ame refuze toute aultre consollation, mais veult seullement reposer e[t] demourer en ycelle contemplation qui est son vray repos’. De quoy di[t] David: In pace factus est locus eius, etc., [et] en ung aultre lieu: In pace in idipsum dormiam et requiescam.

Item, la tres doulce et glorieuse vierge Marie est conparee au soleil, car ai[n]ssy que le soleil faict luyre ces rayons sur lez bons et m[a]ulvais, ainssi faict la tres doulce vierge reluyre lez rayons tres lumineulx de pitié et misericorde sur ceuxFolio 336rqui la reclament et devotement requerent. De quoy dit saint Bernad: ‘O vierge tres benigne, cetuy-la se taise de parlé de ta misericorde lequel t’a appelee a son ayde en sa necessité, lequel n’as secouru et aydé’. Nous qui sommes tez petis serviteurs, nous nous resjouyssons et congratulons a tez vertus. Ton humilité nous cause une admiration, mais ta misericorde a nous qui sommes povre pecheurs nous cause une merveilleuse doulceur. O que nous l’enbrassons joyeusement! O que nous la recordons cherement, que nous l’invocquons affectueusement! O que plusieurs sont qui l’ont experimentee en leurs grant affaires et necessitez! Et croy que nulz n’en ay qui la servent devotement qui ne ayent esté et soyent e[n]luminez du beau rayon de sa misericorde et e[m]basmez de la doulceur de son amour. Et pourtant je conclus que Maria est interpretee veritablement enlumineresse, car elle est clere et Folio 336v nette come l’aube du jour, belle come la lune, eslue comme le soleil.

Tiercement et finablement, je dis que Marie est interpretee stella maris, qui est a dire estoille de mer, et non sans cause, car sa conversation est au ciel. La lumyere penetre et destruit lez tenebres, laquelle est declaree parmy lez procelles et vagues qui sont lez tribulation[s] et da[n]gers de ce monde. C’est l’estoille -- aprés que nous avons perdu la voye du port de salut et que ‘le mauvais’, dit David, ‘nous veult seduyre pour nous faire tumber en la mer infernalle’ -- qui nous reduyt en la voye et conduit au port de salut en nous gardant du gouffre d’enffer, ainssy que l’estoille de la mer fait lez nautonniers. Il luy convient propement d’estre appellee estoille de mer, car elle [est] estoille de mer par clarté de vie et lumiere de vertus, et integrité de corps et de ame en son enffantement. Et notamment est ditte estoille de mer par volunté et puissance Folio 337r de nous inpetrer pardon et nous reconciler per grace avecques son enffant.

Certainement, la tres d[o]ulce vierge Marie est bien diste estoille de mer, car elle est plus excellente que toutez lez aultres estoilles du ciel, qui sont lez apostres et aultres sainctz par haultesse et par clarté et par immobilité ou stabilité. Jamés il ne fut ne sera semblable a elle per clarté de generation, non seullement pour ce qu’elle est descendue de lignee royalle, mais pour le privilege especial et singulier de sanctité, illustration, et election. Car elle ˋaˊ esté de Dieu cree devant toutes choses en la pensance divine. Par lez patriarches elle a esté preveue et par lez prophettez preeslue, par lez roys figuree en la loy de nature, chantee et desiree en la loy de grace.

Item, elle est excellente par clarté de vertu car elle reluist par plenitute de grace. ‘C’est’, dit sainct Bernad, ‘la noble estoille de Jacob, de laquelle le rayon enlumine tout le monde’. Il circuit toute Folio 337v la terre et eschauffe plus lez ames que lez corps. Elle nourrist et enlumine et entretient lez vertus, et consumme lez vices. C’est l’estoille tres clere, eslevee necessairement sur la mer de ce monde, grande et spacieuse, resplendissante par merites et aussi par exemples.

Item, la tres sacree vierge Marie est ditte estoille de mer, tres [ex]cellente et immobile par stabilité de grace, car jamés ne devoya de l’amour et grace de Dieu. Ou elle est ditte immobile par ayde et subvention envers nous, car quelque chose que lez sainctz fassent pour nous, elle est tousjours stable et preste de nous ayder. Semblablement, elle est ditte estoille de mer, fichee et inmobile pourtant que son immobilité ou stabilité fut bien congnue en la passion du doulx Jesus, quant elle seule demoura constante en la foy. De quoy, dit sainct Jehan, ‘la mere du doulx Jhesus estoit en estant pres de la croix’. Elle est ditte vraye mere car pour la crainte de mourir elle n’abandonna Folio 338r son enffant, le doulx Jhesus, comme eut craint la mort, celle de laquelle l’amour est plus forte que la mort. Il est dit qu’elle estoit debout jouxte la croix, car aultant de playes que son cher enffant enduroit en son corps, elle lez souffroit en son coeur. Et est a noter que veritablement elle fut là congnue mere doulx Jhesus par constance et stabilité de foy et par excellence de parfaicte charité. A la louenge de laquelle parle l’espoux aux Cantiques, disant: ‘ma mye et mon espouse, ta stature par laquelle tu as esté constante en la foy, elle est senblable a la palme qui ne pert jamés sa verdeur’.

Et est a noter que c’est l’une dez causez pourquoy lez chrestiens font louenges et service principallement au sabmedy a la tres doulce mere et vierge Marie. La seconde raison est car ai[n]ssy comme de la jeune du vendredy on passe par le sabmedy pour venir a la solennité du dimenche, et aussy de la penitence et misere de ce monde où de peché on parvient par le moyen de la doulce mere Marie a la solennité du dimenche qui est le jour de grace et finablement de Folio 338v gloire. La tierce raison est car en yceluy jour la doulce vierge a fait plusieurs miracles et a secouru et ayder a plusieurs povres pecheurs et gardé de danger cez serviteurs. La quarte raison est car on list que au pays de[s] Grecs fut trouvé ung ymage de la doulce vierge Marie, de laquelle ymage le voyelle se departoit par la vertu divine depuis l’heure du vendredy nonne jusque a l’heure de nonne du sabmedy. Et povoit estre la cause d’yceluy myracle pourtant que la doulce vierge en yceluy jour presente sa face, sa pitié et sa misericorde aux povres pecheurs, sez serviteurs soy hu[m]iliant par vraye penitence devant elle et devotement requerans son ayde. Et pour ceste cause lez Grecz on[t] solennisé le jour du sabmedy en l’honneur d’icelle vierge, laquelle coustume nous observons en faisant au sabmedy propre service d’elle.

Pour conclure, je ditz que lez nautonnie[r]z de la mer ont tousjours l’oeul de nuyt en ceste belle estoille de mer pour eviter les dengers. Par semblable nous Folio 339r qui sommes en la mer de ce monde, en la nuyt de peché, regardons continuellement par ung ardant desir et crions haultement per devotes prieres, affin que par la lumyere et conduitte de ceste noble estoille (qui est la tres doulce vierge Marie) nous soyons delivrez de tous dangers. Or dit sainct Bernad: ‘Gardons bien de divertir noz yeux de celle belle estoille sy nous ne voulons incontinent estre noyez en la mer’. Sy les vens de temptation se lieve[n]t et nous heurtons aux rochers de tribulation, regardons ceste estoille. Apellons Marie, si lez vens d’orgueil ou d’a[m]bition nous veulent precipiter. Si la tempeste de yre ou de gravois d’avarice ou la tange de quelconques vice veuille emplir, precipiter, ou rompre la nacelle de nostre ame, regardons ceste belle estoille, appelons Marie. En toutes choses, pensons a nostre doulce mere Marie, qu’elle ne parte de nostre bouche ne de nostre cœur, et affin d’empetrer par noz oraisons qu’elle Folio 339v nous ayde, ayons tousjours devant noz yeux sa conversation, son humilité, sa misericorde, et sa charité. Si nous la suyvons, nous ne sayrions devoyer. Si nous la prions, nous ne nous desesperons point. Si nous pensons a elle, nous ne sayrions faillir ny errer. Si nous la tenons embrassee en nostre coeur, nous ne cherrons point. Se ˋelleˊ nous garde, nous ne sairions nous lasser ne aulcunement nous forvoyer, mais surement et sans danger au port de salut parvenir.

Et pourtant, je conclus que Marie est veritablement interpretee dame, enlumineresse, et estoille de mer, et per consequent que le doulx Jesus et sa doulce mere Marie sont toute la consolationdu coeur humain.

Amen.

About this text

Title: Ung petit traitté des louenges de vierge Marie et de son precieux nom.
Edition: Taylor edition
Series: Taylor Editions: Ex scriptore
Editor: Transcribed by Anne Mouron, Regent’s Park College, Oxford Encoded by Emma Huber.

Identification

Paris, Bibliothèque nationale de France, MS Français 2462, fols 329r-331v; 176r-183v; 332r-339v

Contents

This manuscript contains three texts, all of which were written for nuns. It seems that the first and longest text was written by a woman. The second and third texts appear to be the work of a different, probably male author.

  • Ung petit devys et recreation devotte par maniere de contemplacion sur les oeuvres de nostre createur et commensant a la creation des anges et venant a la creation du munde, thiré tant du viel testament que du nouveau, fols 1r-175v; 184r-312v
  • Fols 313r-315v left blank
  • Ung petit traictté du nom de Jesus tres proffitable, fols 316r-329r
  • Ung petit traitté des loue[n]ges de vierge Marie et de son precieux nom, fols 329r-331v; 176r-183v; 332r-339v

Physical description

Materials: Paper.

History

Origin

Middle French

About this edition

This is a facsimile and transcription of of Ung petit traitté des louenges de vierge Marie et de son precieux nom. It is held by the Bibliothèque nationale de France (shelfmark: MS Français 2462, fols 329r-331v; 176r-183v; 332r-339v.

The Bibliothèque nationale de France has digitised the whole manuscript which is available for consultation at: https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc49031n. The digitised images are available at: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90069661.

Jonas Section Romane: only provides a partial description at: https://jonas.irht.cnrs.fr/consulter/manuscrit/detail_manuscrit.php?projet=81046. There is no entry on Arlima for this manuscript.

The transcription was encoded in TEI P5 XML by Emma Huber, University of Oxford.

Availability

Publication: Taylor Institution Library, one of the Bodleian Libraries of the University of Oxford, 2025. XML files are available for download under a Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International License .

Source edition

Ung petit traitté des louenges de vierge Marie et de son precieux nom. 15th century.

Editorial principles

Created by encoding transcription from manuscript.

Although Ung petit traictté du nom de Jesus tres proffitable and Ung petit traitté des louenges de vierge Marie et de son precieux nom are two separate texts, they are written by the same scribe and the same author. Since on several occasions in the second treatise the writer directly refers to the first, there is no doubt that the two texts are regarded as one single unit. It seems that the scribe did not read over his text as he was not very careful in his writing, regularly forgetting abbreviation signs and individual letters, not to mention a number of awkward sentences where something appears missing or to have gone wrong. Saint Bernard of Clairvaux is often written as ‘Bernad’, and the infinitive of verbs at times are represented by ‘é’ rather than the more usual ‘er’.

Patristic and Biblical quotations are in Latin and / or in French. It is not always obvious when they begin and when they end, and it is also often unclear whether they are quotations or paraphrases. Finally, the abbreviation for ‘Jhesus’, i.e., ‘ihs’, is written in such a way that the ‘h’ resembles a cross sign.