¶Comme saincte Mechtilde des son jeune aage fut a Jhesus dediee et comme elle proffitoit en vertu et saincte conversation de religion.
Selon la recitation,
D’un bon docteur l’opinion,
Vous esties de Germanie
Selon vostre progenie,
Au piez des monts de Rhetie,
Vers le pays d’Elvecye.
Là vostre chapelle et eglise
Est situee et assise,
Et y estes honnoree,
Reveree et reclamee.
Et semble au docteur dessus-dict,
Selon que trouve par escript,
Vous estiez religieuse
Et vierge tres vertueuse
De l’ordre du tres glorieux,
De sainct Bernard melliflueux.
Vous estiez fille de conte,
Comme il refere et raconte;
Des sept ans fustes rendue,
En religion vestue.
Mais premierement vueil narrer,
Vostre baptesme declarer,
Car apréz que fustes nee,
Devant que estre baptisee
Il sembloit que fussiez morte
Et desja pris de la porte
De la mort, par quoy voz parens
Estoient moult tristes et dolens.
Et fustes tantost portee,
Pour baptiser presentee
Folio 48v // 51/164
A ung sainct et devot prestre
Qui -- comme peult apparroistre
Par esperit prophetique
Et parrolle veridique --
Dist: ‘N’ayez point paour ne craincte.
Ceste fille sera saincte
Et a present pas ne mourra.
Mais Dieu des miracles fera
Par elle, parfaicte sera,
Sainctement ses jours finira
Et en la gloire regnera
Qui jamais ne terminera’.
¶ Pour a mon propos retourner
Duquel ne me vueil eslongner,
Quant fustes en religion,
Pour aquerir perfection
Des vostre petite enfance
Et en jeune adolescence
Vous estiez l’exemplarité
Et la rigle de saincteté,
Mirouer de virginité,
De tres pure mundicité,
Tres munde et chaste purité,
Forme de regularité,
Rigle sans tortuosité,
La ligne sans obliquité,
La balance de equalité,
Juste et droicte par equité.
Par une singularité,
Tres parfonde en humilité,
Amoureuse de pouvreté,
Ambrasee par charité,
Clemente par benignité,
Patiente en infirmité,
Tres prompte en obedience,
Gardant souverain silence
Folio 49r // 51/164
Pour vostre esperit recueillir
Et en Jhesus l’ensevelir.
Car silence est la closture,
La clef et la fermeture
De la langue qu’elle n’eschappe
Et que son prochain ne frappe;
Se la personne est baveuse,
Elle n’est point religieuse.
Vous vaquiez a devotion,
Oraison, meditation,
Leccon et contemplation,
Par doulce degustation,
Par grant ardeur,
Ardant ferveur,
Fervent doulceur
D’un doulcet cueur.
Chaicune seur s’esmerveilloit
Du bien de vous et en parloit.
En vostre face reluysoit
Une bonté qui enrousoit
Voz seurs, a vertu les tiroit,
Car vostre esperit a Dieu courroit.
¶ Comme saincte Mechtilde aymoit le chant et psalmodie.
Vous aymiez la psalmodie
Et y estiez si jolye
Que souvent estiez ravye
En une soifve armonie
Et tres doulce melodie.
Et sy ay leu en vostre vie
Que vous chantiez si fervemment
Et de cueur tres intimement,
D’amour si visceralement
Et d’esperit si ardemment
Folio 49v // 52/164
En telle jubilation,
Melliflue devotion
Que comme la pierre d’aymant
Tire le fer tres puissamment,
Les seurs en chor assistentes
Estoient par vous tres ferventes,
Car vous estiez au service
Et tres divin sacrifice
En tres saincte reverence,
Comme estant en l’assistence
De la tres divine essence
Et tres redoubtee presence.
Vous estiez en modestie,
Faisiez la cerimonie
En parfonde inclination
Et devote adoration,
En grant desir affection,
En mentale collection,
En parfaicte prolation,
Joconde decantation.
Vous fuyez evagation
Et frivole dispersion
Et vaine dissolution,
Dissolue locution.
En vous n’avoit scurrilité
Vain regard, rys, ligerité,
Despit, ennuy, ne tristece.
Vostre cueur avoit liesse
Spirituelle,
Tres internelle,
Car estiez du tout fichee,
En Jhesus enracinee.
Vous aviez prins ung bon party,
`Vostre´ cueur n’estoit my-party
Ne divisé en creature
Car ce n’est que pourriture,
Mais en Jhesus estoit entier
Sans autre part le forvoyer.
Folio 50r // 52/164
L’aviez du tout en tout offert
A Jhesus, ainsy qu’il appert,
Par quoy vous n’aviez que miel.
Qui va autre part trouve fiel
Et amertume et angoisse
Qui met le cueur en la presse.
Mais quant est mis du tout en Dieu,
C’est de tout solas le vray lieu.
C’est ung compost,
C’est ung depost,
C’est du cueur le sainct sacraire,
C’est du cueur le reliquiaire,
C’est du cueur le palays royal,
C’est le chastel imperial.
Le cueur là fait son oratoire
Et son doulx reclinatoire.
¶ O tres devote Mechtilde,
Vostre cueur n’estoit pas vuide
Mais plain de parfaicte grace,
Car selon que dit Orace,
Le vesseau
Tout nouveau,
Remply d’une bonne liqueur,
Longuement garde son odeur.
Vous estiez vierge prudente,
Vierge saige, sapiente.
Vostre lampe estoit ardente,
Reluysant et radiante,
Plaine d’uille de charité,
De toute graciosité,
Gracieuse benignité,
Benigne cordialité,
Cordiale sponsalité
Et sponsale virginité.
Folio 50v // 53/164
¶ Comme saincte Mechtilde estoit devote a la passion du benoist saulveur Jhesus.
O quelle recollection,
O quelle rumination,
O quelle mastication,
O quelle eructuation,
O quelle decoction,
O quelle digestion
En vostre cueur d’affection,
D’amour, desir, devotion,
Vous aviez a la passion
De Jhesus, et affliction.
O quelle degustation,
O quelle meditation,
O quelle contemplation
Vous aviez faict impression
De la mort tres douloreuse
Et tres ignominieuse
De vostre saulveur Jhesus Crist.
Vous l’aviez mise par escript
En vostre cueur mortifié
Par compassion et pitié.
Vostre cueur est le sepulcre
De Jhesus plus doulx que sucre.
Vostre cueur estoit le tumbeau
Tres cler, tres net, tres pur, tres beau
Pour Jhesu Crist ensevellir,
En vostre cueur le recueillir,
Là faire le beau petit lit
A Jhesus qui tout veoit et lit.
Vous l’avez oingt d’un soif oyngnement
Plus redolent que n’est pigment.
Folio 51r // 53/164
Vostre cueur tres melliflueux,
Tres vertueux, delicieux,
Estoit en la croix tout fiché,
Enchassé, mis, et attaché
Comme pierre precieuse,
Tres clere et tres lumineuse.
Amour avoit voulu clouer
De forts cloux et crucifier
Vostre cueur fermement lyer.
Je ne vous puys assez louer
Comme je vous trouve digne,
Conficte en l’amour divine.
O que vous gectiez de larmes
Quant vous contempliez les armes
Du doulx Jhesus. O quelx souspirs
Parfonds de cueur! O quelx desirs!
Comment vostre cueur tout boulloit.
O comme par ferveur sailloit
Comme l’escrivisse rotye
Ou qui est en l’eaue boullye
Devient rouge comme sandal,
Ou comme vous diriez coral.
Aussy souvent apparroissoit
Vostre face qui rougissoit
Par spirituelle motion
De la benoiste passion
Et donc la resultation
Donnoit hors son effusion
Tant que vostre corps s’en sentoit
Car l’esperit a ce l’excitoit.
¶ O Mechtilde tres eureuse,
O Mechtilde precieuse,
De Jhesus vierge tres chere,
A Jhesus tres familiere.
Folio 51v // 54/164
¶ Comme saincte Mechtilde estoit fervente a la sainctee et sacree eucaristie.
O que vous estiez re`c´ueillie
A la sacree eucaristie,
Preparee,
Adornee,
Ambrasee,
Amflambee.
Vostre ame estoit tapissee,
Vostre chambrete azuree,
Deargentee et doree,
Du sang de Jhesus lavee.
O quel ferveur,
O quel ardeur,
O quelle preparation,
O quelle suspiration,
O quelle aspiration,
O quelle inspiration,
O quel soubzhect,
O quel regret,
O quelle saincte suavité,
O quelle deliciosité,
O quel desir,
O quel souspir,
O quel plaisir,
O quel doulx pleur.
O ardent cueur,
O cueur ravy
Au doulx convy
De la saincte communion
Et sacree education.
O quel banquet,
O quel bouquet,
O quel dejeuner,
O quel soif disner,
Folio 52r // 54/164
O quelle cene nuptiale,
O royale et imperiale,
O quelle sagination,
O quelle manducation,
O quelle liquefaction,
O quelle impinguation,
O quelle soifve nutrition,
O quelle inebr`i´ation,
O quelle manne delectable,
O amiable,
O savorable,
O consolable,
O amplexable,
O desirable.
O quelle table,
En quelle devotion,
Y veniez par affection.
O en quel goust,
C’estoit `ung´ moulst
Delicieux,
Melliflueux,
Tres amoureux,
Tres savoreux.
En quelle reverence
Vous y veniez en presence,
Larmes aux yeux,
Voyans les cieulx,
Eaues distillantes,
Inebriantes.
Apréz telle refection,
De graces rendiez action,
Tant humblement,
Reveremment,
Au doulx Jhesus, vostre saulveur,
Et luy donniez tout vostre cueur.
Folio 52v // 55/164
¶ De l’umilité saincte Mechtilde.
O que vous aviez le cueur humble,
De saincte humilité comblé,
Par quoy en tout lieu et place
Vous estiez remplye de grace.
Vous vous rendiez tant humblete,
Tant petite, tant subgecte,
Et a voz seurs tant soubzmise
Que chaicune vous en prise.
Et comme ung docteur refere,
Tousjours estiez la premiere
A donner cler exemplaire,
Comme rutilant lumiere,
Aux oeuvres de communité
Et saincte regularité.
Aux oeuvres qui estoient viles
Vous aviez les mains habiles,
Les acomplir joyeusement,
Constamment et virilement.
En vostre reputation
Vous aviez vilipension,
Vous estimant la derniere.
Comme ancelle et chamberiere
Serviez les autres doulcement,
Humblement, charitablement.
Les malades specialement,
Les visitiez songneusement.
Pour leur faire subvention
Faisiez interrogation
De leur indisposition,
Leurs donniez consolation,
Monition,
Instruction.
Leur faisiez toute allegence,
`Les´ excitiez a patience
Folio 53r // 55/164
Et a saincte tolerance
Pour l’amour du doulx redempteur
Qui est nostre ?remiateur. [remediateur?]
Mesmes en vostre antiquité,
Detenue en infirmité,
Neantmoins vous vouliez aller
Veoir, visiter, et consoler
Celles de l’enfermerie
Laborans en maladie.
Et tousjours parliez sainctement
Et des vertus virilement,
De paradis tres fervemment,
De la gloire tres ardemment.
En vous n’avoit nul murmure
Ne vain sermon ou susurre,
D’autry ne vouliez mal parler
Ne vainement confabuler.
Plaincte ne querimonie,
Ne quelque mumurerie
Ne vouliez point favoriser
Mal ouyr, autry despriser,
Car vous estiez en vostre endroit
Tousjours chemynant net et droit.
Vous chassiez de `leur´ cueur peché
Quant il en estoit entaché,
Vous leur faisiez monition,
Charitable correction,
A ce que Dieu remission
Leur fist et absolution.
Vous faisiez l’intervention
Par vostre intercession.
De toutes estiez le sentier,
Le droit chemyn et riglouer,
Et de vertuz le mirouer,
L’estanc, fontaine, et le vivier,
Une source de humilité
Pour en dire la verité.
Folio 53v // 56/164
¶ De la pouvreté et austerité de saincte Mechtilde.
O que aymyez riche pouvreté
Car a grande difficulté
Vouliez vostre necessité.
Vous aymyez humble villité,
Vous n’estiez point curieuse
Ne en habitz precieuse.
Ne vouliez point les draps de prix
Mais vous les aviez en desprix.
Ainsy que trouve par escript,
Vous aymiez bien ung vieil habit
Qui estoit souvent dessiré,
De vieilles pieces reparé.
Guymples, voelles, couvreuchieux
Vous les aymiez et gros et vieulx.
Riens n’aviez reprehensible
Car aymiez le contemptible
Et en toute vostre vie
Avyez desiré et envyé
Suyvir de prez vostre saulveur
Auquel donniez tout vostre cueur.
N’aviez point superfluité
Car vous hayez proprieté;
Tousjours vous preniez le moindre,
N’aviez garde de vous plaindre.
En tout vouliez vous retraindre:
Souvent vous falloit contraindre
Vostre necessité prendre,
Supposé que fussiez tendre,
Delicate et maladive,
Et en douleur afflictive.
¶ En oultre vostre austerité
Est de grant admirabilité.
De voz sens alienee
Et en Jhesus elevee,
Folio 54r // 56/164
Et du monde separee
Par extase de pensee
Que vous mectiez en oublye
La viande de ceste vie.
Vous estiez en Dieu ravye,
De son amour pertransye.
Tout vostre cueur en luy voloit,
Vostre esperit tout y alloit
Et si faisiez penitence
Envers la divine essence
Pour les pecheurs de ce monde
Là où mal regne et abonde,
Que vostre peau dessiree
Et toute dilactree
Rendoit de sang effusion
Par dure flagellation,
Car vous aviez compassion
Et douleur et afflicition
Pour l’offense du doulx saulveur,
Vous en rendiez larmes et pleur.
¶ Vous estiez de peu contente
Et n’estiez point murmurante.
En prenant la refection
Estiez en elavation
D’esperit et de pensee;
A ce estiez habituee
Que souvent vous ne scaviez
Quelle viande vous preniez,
Tant estiez de Dieu touchee
Et de luy refectionnee.
Vous aviez le cueur si fiché
Et en Jhesus si attaché
Et en Jhesus si recueilly
Qu’en luy l’aviez ensevely.
Quant estiez en maladie
Vous en estiez si jolye,
Tant doulce et tant patiente,
Tant benigne, tant constante
Que voz seurs religieuses
De vous veoir estoient joyeuses.
Folio 54v // 57/164
Chaicune a vous vouloit venir
Pour vous servir et subvenir,
Pour vous gouverner et penser,
Car scaviez bien les recompenser;
Tant estoient de vous console`e´s,
Tres instruictes et enseignees
De beaulx mots tant melliflueux
De voz sermons delicieux.
Chaicune aymoit vostre escolle
Car vous aviez la parrolle
Efficace et vertueuse,
Tres fertile et fructueuse.
Vous aymiez saincte escripture
Comme doulce nourriture:
Vous en faisiez conficture,
Vous en donniez la pasture
Pour voz seurs refectionner.
Vous en composiez ung disner,
Vous en faisiez une cene
Qui estoit doulce et amene.
Voz delices, vostre deduyt,
C’estoit aymer Dieu jour et nuyt.
¶ Bieneureuse est religion
Et saincte congregation
Où sont telles brebietes --
Comme vous tant virginetes,
Tant simpletes,
Colombettes,
Tres humbletes --
Qui n’ont amertume ou fiel
Mais sont remplies de tout miel
De doulceur,
De saveur,
De zel, ferveur, devotion,
De sainct desir, dilection,
De mutuelle charité,
Vertueuse benignité,
Benigne cordialité,
Cordiale visceralité,
De saincte taciturnité,
Taciturne affabilité,
Et affable maturité,
Meure religiosité,
Religieuse honnesteté
Et tres honneste urbanité
Et urbaine fidelité,
Fidele mutualité
Et tres mutuelle bonté
Folio 55r // 57/164
Qui jour et nuyt
Raportent fruict.
Et n’y a nulle sterile
Mais en sainct oeuvre fertile,
Qui gardent leur observance,
Promptes a obedience,
Taciturnes en silence,
Modestes en temperance,
Qui ne sont jamais oyseuses
Mais a besongner songneuses,
Qui n’ayment point loquacité
Ne scurrille verbosité,
Seullement sont familieres
A Jhesus. Ses filles cheres
Pour garder leur ame pure
Ne s’arrestent a creature,
Mais en Jhesus entierement
Se fichent radicalement.
Ilz parlent a Jhesus souvent
Par oraison ferventement.
O Mechtilde, pareillement
Parliez a Dieu familierement
Et luy a vous reciproquement,
Tres doulcement, secretement.
Vous estiez toute celeste,
Jhesus vous a faict parfaicte.
¶ Comme saincte Mechtilde est comparee aux ordres des anges.
A bon droit et juste raison
Ung docteur faict comparaison
De vostre excellente vie
A la celeste hierar[c]hie.
Folio 55v // 58/164
En aviez la proprieté
Pour dire en generalité,
C’est assavoir purgation
Avec illumination,
Et tiercement perfection.
¶ Car par vostre intercession,
Exemple et imitation,
Plusieurs ont fait conversion
De leur male condition.
¶ Les autres illustration
Ont eu, illumination,
Et ont receu la lumiere
De grace vibrante et clere.
¶ Auchuns ont si si bien proffité,
Suyvans vostre exemplarité,
Qu’en leurs pensees et ditz et faictz
Ont esté tres bons et parfaictz.
O Mechtilde tres divine,
Des anges estes cousine
Car avez ensuy les anges
Et les tres benoistz archanges
Et les haultes principaultez,
Aussy les sainctes potestez,
Les vertus, dominations,
Vous suyviez leurs conditions,
Les thrones et les cherubins
Et les tres ardens seraphins
Qui ont une amourmobile,
Tres subtile,
Tres agile,
Incessable,
Perseverable,
Tres ardente,
Inflammante,
Aigüe et penetrative,
En Dieu toute directive,
Intentive,
Super-fervide et boullante,
Et par dessus soy saillante,
Intime et irreflexible.
Telle amour m’est indicible.
Folio 56r // 58/164
O Mechtilde seraphique,
Vostre amour est angelique,
En Jhesus enracinee,
En Jhesus toute ambrasee,
En Jhesus toute emflambee,
En Jhesus toute allumee.
Vostre amour n’est point oyseuse,
Torpente ou desidieuse,
Mais tres forte et vertueuse,
En Jhesus impetueuse
Par mouvente mobilité,
Par tres subtile agilité.
Vostre amour est perseverant
Et en Jhesus continuant,
Chaulde comme la fornaise
Remplie d’ardente breise.
Vostre amour est tres penetrant
Et en Jhesus tres fort entrant.
Vostre amour comme ung pot boullant
Qui par dessus est tressaillant.
Vostre amour est intentive,
En Jhesus tout motive.
Vostre amour a intimité,
Et intime parfondité
Sans estre reverberee.
En amour estes entrée,
D’amour vous estes tiree
Et en amour devouree,
Jhesu Crist vous l’a donnee.
D’amour portez la livree
Car Jhesus vous l’a donnee
Et amour vous a lyee,
A Jhesus concathenee.
O Mechtilde gectiez voz yeux,
Tres piteux et religieux,
Folio 56v // 59/164
Sur l’estat de religion,
Qu’il s’estende a perfection
En amour et dilection,
Que par vostre intercession
Il pervienne a salvation
Pour avoir de Dieu vision
Et visve fruition,
Fructive possession,
Possessive felicité
En bieneuree eternité.
Amen.
About
About this text
Title: Le Cueur devot de saincte Mechtilde, religieuse vierge de Germanie.
Author: Frere Françoys Le Roy (religious of Fontevraud),
Edition:
Taylor edition
Series: Taylor Editions: Ex Scriptore
Editor: Transcribed by Anne Mouron, Regent’s Park College, Oxford. Encoded by Emma Huber.
Identification
Paris, Bibliothèque nationale de France, MS Rothschild 2820 (475 a) [I, 7, 27], fols 39r-56v
Contents
This devotional manuscript contains mostly pieces in French (many in verse, some in prose), with the exception of folios 142r-147v which are in Latin.
Le Cueur Devot de saincte Mechtilde is the only text in the manuscript to have an elaborate initial occupying the greater part of folio 39r, thus emphasising the importance of this text for the author and for his audience.
Note that some folios are left blank, they are not listed below.
Fol. 1r Le Laict de devotion
Ce livre est appellé le Laict de devotion `Jhesus´, contenant plusieurs matieres doulces et delicieuses; fait et composé par frere Françoys Le Roy a la requeste des devotes sanctimoniales du monastere de la Magdalene lez Aurelians; en quel y a plusieurs devotz trai[t]iez utiles et proffitables. C’est assavoir …
A Table of Contents follows.
Fols 2r-33v Le Colloquium de la conversion de la benoiste Magdalene avec sa seur Marthe
Fol. 33v Prière pour Frere Françoys
Fols 34r-38v Oraison a la benoiste et glorieuse Magdalene, faicte et composee par frere François Le Roy
Fols 39r-56v Le Cueur devot de saincte Mechtilde, religieuse vierge de Germanie
Fols 57r-60r JHS. Contemplation sur ces parolles: Tuam ipsius animam gladius pertransivit
Fols 61r-68r Le petit testament d'un pouvre pelerin, composé par Frere Françoys
Fol. 69r Contemplation sur la vierge Marie estant devant la croix
Fol. 69v Contemplation sur la coronne d’espines
Fol. 70r-v Contemplation sur la passion de Jhesus
Fol. 71r-v Contemplation de l’ame sur ce verset: Dominus regit me
Fol. 72r-v Contemplation sur ce verset: Et michil michi deerit
Fols 72v-73v Contemplation sur la passion
Fol. 73v Contemplation de l’ame sur la passion
Fol. 74r Autre contemplation sur les playes de Jhesus
Fol. 74r-v Autre contemplation de l’ame sur la passion
Fol. 74v Contemplation sur les armes de Jhesus
Fol. 74v Contemplation sur le repos du cueur
Fol. 75r Contemplation sur la coronne de Jhesus
Fol. 75r Contemplation pour bien dire le service divin
Fols 75v-76r Contemplation d’amour divin
Fols 76r-79v Le petit Bethleem. Contemplation sur la nativité de Jhesus
Fol. 80r-v Short text, beginning: ‘Patriarches et prophetes / Apostres, vierges pures, nettes’ and ending: ‘Que a la mort / je vienne a port. Amen.’
Fol. 81r Pour sept religieuses professes en ung mesme jour au couvent de la Magdalene lez Aurelians, pour le sermon desquelles fut prins ce thesme: Apprehendent septem mulieres virum unum
Fols 81v-82r L’oraison des sept vierges religieuses a leur espoux Jhesu Crist
Fols 83r-85r Le doulx Jhesus console les malades
Fols 85r-86r Oraison tres devote du grant et singulier mygnon de la vierge Marie monsieur sainct Bernard pour seur Loyse Boucher
Fols 86r-87r Oraison du devot chapellain de la vierge Marie, monsieur saint Bernald
Fol. 87rv Oraison de sainct Françoys
Fols 88r-93r Text in prose. Pour seur Anthoinete Cendre, prieure de la Magdalene d'Orleans, par frere Françoys Le Roy
Fols 93r-96v S'ensuivent auchuns petis Dialogues envoyez a ma mere durant sa maladie pour la consoler :
Fols 93r-94r Dialogue comme la malade parle a tribulation
Fols 94v-95v Dialogue comment Jhesu Crist console les malades en leur tribulation
Fols 95v-96v Dialogue comme sainct Paoul console la malade
Fols 96v-97v Dialogue comme Job console la malade
Fol. 98r-v Exhortation a patience
Fols 99r-101r Meditation de la Cité supernelle, sur ce verset: Gloriosa dicta sunt de te, etc.
Fols 102r-115v Le Dialogue du voyage de Bethleem, fait et composé par frere Françoys Le Roy
Fols 117r-139v Jhesus. Maria. Franciscus. Les Proverbes des langues, excerpez et cueillis par frere François Le Roy
Fol. 140v short poem beginning: ‘Par liberale effluence / en donne sacrement tres beau’ and ending: ‘la faciale presence / eternelle salutation. Amen’
Fols 142r-147v Texts in Latin
Fols 149r-155v Le Migravit de nostre venerable mere prieure, seur Agnes de Tilligny, decedee l'an mil ccccc.xv. le iije d'aoust, l'Invention sainct Estienne
Fols 156r-161v Jhesus largitor spiritus. Le secret de l'ame, fait et composé par seur Agnes de Thiligny, en son vivant prieure de la Magdalene lez Aureleans
Physical description
Materials: paper.
History
Origin
France, first quarter, 16th century; Middle French.
Error reporting
If you notice an error in the transcription, or an alternative reading, please email the ex scriptore team.
About this edition
This is a facsimile and transcription of Les sept épis trouvés dans la Passion de Jésus-Christ..
It is held by the Bibliothèque nationale de France (shelfmark: Rothschild 2820 (475 a)).
According to the {BnF Archives et Manuscrits notice on MS Rothschild 2820 (475 a), it would seem that this manuscript is François Le Roy’s own autograph.
The transcription was encoded in TEI P5 XML by Emma Huber, University of Oxford.
Frere Françoys Le Roy (religious of Fontevraud), Le Cueur devot de saincte Mechtilde, religieuse vierge de Germanie. France, first quarter of 16th century.
Editorial principles
Created by encoding transcription from manuscript.
It is not always possible to distinguish ‘c’ from ‘t’ in this manuscript.
Red underlining and paraph signs reflect the manuscript’s practice.
Some paragraph breaks have been added to facilitate reading but are not representative of the manuscript’s layout.